Mais ce sont surtout les
bains de mer qui firent le succès dArcachon, écrit Jacques Clémens.
En effet, sa femme lui ayant apporté en dot un terrain en bordure du
Bassin, le capitaine Legallais a construit en 1823 un établissement des
bains pour l'accueil des "étrangers", estivants, baigneurs,
curistes et touristes. En 1824, la duchesse de Berry avait lancé à
Dieppe la mode des bains de mer. En 1838, fut créé un poste
d'inspecteur des bains de mer d'Arcachon, dont le docteur Hameau, de La
Teste, fut le premier titulaire. La grande saison de bains de mer allait
du 15 juillet à la fin septembre. II s'agissait pour beaucoup de se
baigner surtout les pieds.
La ville d'été, la partie urbaine et agglomérée d'Arcachon, où
se trouvent la plupart des hôtels, des cafés et des magasins, fut la
première lancée, avec la construction du château Deganne, en 1853,
qui deviendra le casino de la Plage à partir de 1903. Le débarcadère
d'Eyrac a été achevé en 1845 ; l'éclairage et le chauffage au gaz
ont été installés en 1869. Pour ce qui intéresse notre époque, la
place Thiers est réalisée en 1882.
En 1883, une passerelle est
construite au-dessus d'un chemin creux afin de relier l'observatoire de
Sainte-Cécile au casino Mauresque. L'installation du téléphone en
1891 améliore la vie quotidienne. Sous l'égide de Veyrier-Montagnères,
maire d'Arcachon de 1897 à 1922, d'importantes constructions sont
lancées, comme les jetées, les promenades, le boulevard Maritime, le
parc des Abatilles, la promenade de la Corniche, l'église
Saint-Ferdinand.
En 1901, commence la construction d'une centrale
thermique destinée à alimenter en électricité la ligne de tramways
Aguillon-Moulleau et le réseau de distribution des particuliers. Ainsi,
dès 1914, les habitants et les touristes pourront bénéficier de la
lumière électrique diffusée par des candélabres placés sur les
principales voies de la cité. Un funiculaire en facilite l'accès. '
Des équipements publics ou privés, comme des gymnases, salles
d'armes, cours de tennis, se multiplient. Un golf est fondé en 1904,
non loin des boulevards Deganne et Mestrezat. En 1906, un parc de 41
hectares est créé au profit de la ville. Des routes sinueuses
gravissent les dunes afin d'empêcher les vents de s'y engouffrer. En
1910, un tir aux pigeons s'installe aux Abatilles.