Un acte daté de 1506
montre que les Foix-Candalle avaient des droits sur Montaut. Il s’agit
du "Serment (l) de fidélité presté par les habitants de Montaut
à François de Candalle, écuyer, seigneur de Doazit."
"In nominé
Domini, Amen. Conegude cause sie à tots los présents et abendors,
que en l'an de nostre Seinhor qui se condabe mil cinq cent et sieys,
et lo vingt et sept jorn deu mes d'octobre, regnant lo tres crestian
gran, excellent prince et nostre soubirens senhor Loys, per la gracy
de Dieu, rey de France, constituats personnallement en presency de
my, notary public et deus tesmoins aci escriuts. En la capere et
oratory de Madona Sancte Cathaline de Montaud, en la diocese d'Ayre
et prêvostat de Sent-Sever, lo noble escuder Francés de Candalle,
aquy estant présent a ben feyt amassar et agréguar en ladite
capere et oratorv tots los besins et habitants deu loc et bayliage
de Montaud et aqiu los tots ensemble en la mayor partide, delor lo
medises noble escuder Francés de Candalle diseo et prépausa las
palaures qui siguen : Veyats bones gens, es vertat que haud et
potent senhor Gaston de Foys, captal
de Buch, conte de Candalle et vostre senhor de la meytat por
indebys de la, baronnie, terre et senhorie de Doazit mon fray, no a,
goayres me a donat, valhat, cedit, quittat, resignat, rencentiat et
transportat ladite meytat integrement per indebys de ladite baronie,
terre et senhorie de Doazit ab totes sas apperthenences et
dippendences ainsi que pluns clarement jo vos fera, apparer per
instrument publicq de ladite donation, fuisso feyt et retengut per
mestres Pees de Sabalete et Jacmes de Fontunios, notarys reyaux en
tot la dugat de Guyane, sous la date mil cinq cent et sieys et la,
sedzieme jor deu mes d'aost et sayerat deu sayel de mon dit senhor
lo conte de Candalle mon dit fray .... etc."
Par ailleurs (2) il
apparaît que le baron de Doazit possédait des fiefs en Horsarrieu,
St-Aubin, St-Cricq, Hagetmau, Dume, Larbey, Maylis, Audignon, Montaut.
L'examen du "Rôle
des fiefs de la, seigneurie et baronnie de Doazit" montre que la
redevance de certaines terres est en argent (sols, ardits, baquettes),
pour d'autres en argent et en volaille.
(1) Armorial des
Landes t.1, p. l97,198.
(2) Archives des
Landes H-24 (88) Rôle des fiefs de la seigneurie et baronnie de
Doazit.
(3) Archives des
Landes H-24.
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Le
dénombrement de Léon de Candale du 27 janvier 1624 et celui de Marie
d'Essenault (1) dame de Doazit du 19 février 1687 nous donnent une idée
de ce qu’étaient les droits des seigneurs.
Justice haute, moyenne
et basse ; une maison au bourg expressément réservée au seigneur ;
dans le haut étage est le parquet pour les audiences, dans le plus bas,
il y a, une geôle pour mettre les prisonniers et entre ces deux une
halle où se tiennent les foires et marchés.
Le seigneur nommait à
tous les offices , il percevait les fiefs à raison de 4 liards 1/2,
cens, rente directe par arpent ; il avait les lods et ventes au denier
douze. . Le seigneur avait le droit de prélation, de péage, de rodage
et bastage pour tout cheval ; le droit d'établir des boucheries ; 4
moulins à grain et un à vent , un droit de fief appelé
sirmenage allant de 6 à 12 liards ; le droit de double vente .........
En échange de son fief
le baron de Doazit devait le service militaire. Au
ban de 1544 il fournissait 1 homme d'armes et 3 archers.(2)
(1) Archives des
Landes . Abbé Foix.
1624. Archives
nationales.
1687. Archives de
la Gironde.
(2) Archives de
la Société de Borda.
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Pour l’année 1775, le Marquis de
Candale a obtenu (1) décharge du paiement de 990 livres pour le vingtième
des biens nobles qu'il possédait dans le Médoc.
M. de Foix Candale a, encore demandé
un secours sur la recette des tailles. Il lui a été refusé par Necker
qui l'a renvoyé à l'entendant pour la demande d'une remise de ses
impositions et de celles de ses paysans. Il a. donc écrit à
l'Intendant le. 24 février 1778 (2). Dans sa lettre, il se plaint des
difficultés de l’heure. Elles ne doivent pas nous surprendre, car
nous sommes à la veille de la Révolution.
"On ne trouve ni grain, ni
argent à emprunter, le grain renchérit journellement... j'espère
tout de vos bontés sur cet objet et en conséquence j'aurai
l'honneur de vous adresser une requête de la part de mes paysans et
une autre pour ce qui me concerne."
Il donne les causes de la, cherté
du grain qui "vient du peu de police qu'il y a dans les marchés,
particulièrement dans cette paroisse ; mais comment y pourrait-il y
en avoir ? Le maire, ses enfants, ses beaux-frères et autres
parents et amis et autres conseillers municipaux font commerce de
cette denrée" .
Bien entendu, ils spéculent. Ils achètent
à Dax la mesure de grain qui est plus grande de 1/6 que celle de
Mugron, trois livres, 4 huit et douze sols et revendent le même grain
à Mugron la même semaine trois livres, dix, douze et quatorze sols la
mesure de Mugron, "de sorte qu’en delà de 5 et 6 sols qu'ils
gagnent par mesure ils gagnent encore 1/6 ce qui fait un objet de plus
de 40 sols par sac ou boisseau de Bordeaux".
Cette lettre, fort intéressante, par
ce qu’elle nous apprend des mœurs commerçantes de l'époque, nous
indique d'autres procédés mis en usage par les spéculateurs.
"Quantité de valets se sont
rendus marchands de grain, enlèvent les grains dessus les marchés
et les mettent dans les greniers d'où ils ne les tirent que
lorsqu’ils voient qu'il est fort cher".
Enfin un moyen en honneur à Doazit où
la plupart des marchands de grain sont en même. temps marchands de vin
:
"Ils fournissent du grain aux
pauvres vignerons au prix qu’ils le taxent, sous la promesse
qu'ils font de donner du vin en paiement aux vendanges ; elles
arrivent, le prêteur se met en possession du vin de ces pauvres
malheureux, y met le prix qu'il veut et ces vignerons se trouvent
encore leurs débiteurs et de cette façon, ceux qui n'ont que des
vignes, se trouveront toujours misérables et forcés de vendre
leurs meubles pour payer leurs impositions. Je suis moi-même
contraint d'avoir recours à cette espèce de gens, soit pour avoir
du grain, soit pour la vente de mes vins quand j'ai de la récolte".
Le 23 juin 1781 la Marquise de
Foix-Candale écrivait encore à l'Intendant (3), affirmant
l'impossibilité où elle se trouvait de payer, se plaignant de
l'injustice des collecteurs, et demandant aussi l’exemption de la corvée
des chemins pour ses domestiques.
Il lui fut répondu qu'il ne pouvait
pas être donné suite à sa requête parce qu'elle n'avait point les
extraits des impositions dont elle demandait la modération.
(1) Archives des Landes C-55
(92)
(2) Archives des Landes C-55
(91)
(3) Archives des Landes C-55
(90)
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